COUP D' OEIL SUR LA CHINE
D' AUJOURD'HUI
FULGURANTE,la croissance chinoise
QUAND ils effectuent une visite en Chine, certains hauts dirigeants politiques de l’étranger aiment bien faire l’expérience de son train à grande vitesse (CRH : China Railway High Speed). C’est qu’avec ses 6 920 km en service et plus de 10 000 km en construction, le CRH chinois compte à son actif un grand nombre de records mondiaux établis récemment, entre autres pour ce qui est du kilométrage de rails, du rythme de croissance, de la technologie et de la vitesse.
Dans ce contexte, en juillet 2010, pendant la visite en Chine de la présidente de l’Argentine Cristina Fernandez, ce pays a signé plusieurs contrats d’une valeur totale de 10 milliards $US pour l’achat de techniques ferroviaires chinoises. C’est le plus gros contrat d’exportation de ces techniques jamais signé par la Chine. Les locomotives, de même que les éléments automoteurs de train et leurs pièces, tous de fabrication chinoise, sont maintenant exportés dans plus de 50 pays et unités territoriales, et la Chine construit actuellement des trains à grande vitesse pour le Venezuela et la Turquie. D’autres pays, dont les Etats-Unis, la Russie et la Pologne, ont également exprimé leur intérêt à coopérer avec la Chine dans ce domaine.
Ce mois-ci, notre dossier met l’accent sur l’une des zones les plus dynamiques de la Chine sur le plan économique: celle de Shanghai-Hangzhou. Le CRH y remodèle désormais chaque aspect de la société, dont le logement, l’emploi et les affaires.
Alors que les infrastructures modernes stimulent l’économie chinoise, la pénurie d’énergie jette une ombre sur la croissance future de la Chine. L’article «Grandes tendances de développement du secteur énergétique chinois» analyse la situation actuelle du pays dans le secteur énergétique, ainsi que les grandes tendances auxquelles nous pouvons nous attendre pour les années à venir dans ce secteur. Dans ses objectifs et engagements à réduire la consommation d’énergie et à améliorer l’efficacité énergétique dans le contexte d’une économie en plein essor et très énergivore, il est évident que la Chine doit tenir compte de sa forte pénurie de ressources.
Le point le plus important pour la prospérité économique est évidemment un environnement politique stable. L’article « Réforme du système politique et vox populi » indique qu’une nette majorité de Chinois sont en faveur de la réforme du système politique, mais que la priorité doit être mise sur la stabilité. Ils préfèrent également une démocratie à la chinoise qui s’attaque aux problèmes en Chine. La majorité insiste sur des objectifs concrets : réduction de l’écart de revenus entre les riches et les pauvres pour l’équité sociale et l’éradication de la corruption.
Avec la montée de la Chine sur la scène internationale, certains problèmes sont évidemment prévisibles. A ce propos, la revue vous offre trois articles: «Comment promouvoir les relations Chine—Union européenne? », écrit par le vice-directeur de l’institut de recherche sur l’Europe, relevant de l’Académie des sciences sociales de Chine; «“Acheté par la Chine”, la nouvelle image perçue par le monde »; et « L’art de communiquer la Chine aux Français », une entrevue du consul général de la Chine à La Réunion.
LA CHINE au présent
«Nous avons acheté des technologies de l’Allemagne, du Japon, de la France et du Canada, et nous avons payé les brevets selon les règles internationales. Tout est légal. Après avoir introduit des technologies étrangères, nous en avons inventé des nouvelles selon les conditions intérieures du pays. Comment cela peut-il s’appeler de la piraterie? », demande Tian Lipu, commissaire du Bureau national de la propriété intellectuelle, commentant les rumeurs selon lesquelles la Chine aurait copié les technologies du train à grande vitesse d’autres pays. Selon la planification, ce train servira de moyen de transport important en Chine de l’Ouest, une région montagneuse qui représente les deux tiers du territoire chinois. «D’autres pays construisent-ils des trains à grande vitesse pour des régions montagneuses? Seules les technologies chinoises peuvent le faire », affirme M. Tian.
«Au cours du XI° Plan quinquennal (2006-2010), il est possible que la Chine ait réduit ses émissions de C02 de plus de 1,5 milliard de tonnes, tout en maintenant son rythme de croissance économique », a déclaré Xie Zhenhua, vice-président de la Commission nationale du développement et de la réforme, lors d’un point de presse. M. Xie a indiqué que, sur la base de l’expérience acquise au cours des années passées, le12°Plan quinquennal (2011-2015) établira un indice plus raisonnable de réduction des changements climatiques, dont des objectifs pour l’intensité des émissions de carbone, l’intensité énergétique, le pourcentage des combustibles non fossiles dans le panier énergétique, les zones forestières et les réserves forestières. «Les ministères concernés étudient la faisabilité d’une taxe sur la protection de l’environnement et d’une taxe sur le carbone », a révélé M. Xie. Au cours des cinq prochaines années, la Chine donnera un plus grand rôle aux règles du marché et aux moyens économiques pour réduire l’intensité des émissions de carbone. On s’attend à ce que le marché du carbone connaisse un essor. « La Chine a satisfait à tout ce qui était exigé des pays en développement par la CCNUCC, le Protocole de Kyoto, la Feuille de route de Bali et l’Accord de Copenhague, et nous avons de bons résultats dans quelques domaines. Toutefois, nous ne pouvons pas assumer des responsabilités qui vont au-delà des capacités d’un pays en développement.»
Une scientifique hongkongaise est honorée
Vivian Wing-Wah Yam, professeure de chimie à Hong Kong, a été sélectionnée pour ses travaux sur les matériaux luminescents et ses méthodes innovatrices pour capter l’énergie solaire, comme l’une des cinq gagnantes de l’édition 2011 du Prix L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science.
Née à Hong Kong, elle a obtenu son doctorat de l’université de Hong Kong et y a été nommée professeure en 1997. Elle est académicienne de l’Académie des sciences de Chine. Chaque année, la Fondation L’Oréal et l’Unesco choisissent cinq femmes scientifiques exceptionnelles — une par continent — dont ils honorent la contribution à la recherche et encouragent l’engagement et les efforts à promouvoir le développement social.
Élection du nouveau gouverneur du Heilongjiang
La XIe Assemblée populaire de la province du Heilongjiang a élu Wang Xiankui au poste de gouverneur. Né en 1952, M. Wang a commencé sa carrière en 1971 comme chauffeur de locomotive à Harbin, capitale de cette province. Il a peu à peu gravi les échelons de l’administration municipale du chemin de fer, et de 1999 à 2003, il a occupé des postes élevés au ministère du Chemin de fer. En 2003, il a été nommé vice-secrétaire du comité du Parti de la province du Gansu, avant d’accéder au même poste dans la province du Jiangxi, en 2006. En août 2010, il est devenu gouverneur intérimaire du Heilongjiang et secrétaire du groupe dirigeant du Parti de cette province. M. Wang est titulaire d’une maîtrise.
Le Heilongjiang est situé aux confins de la Chine du Nord-Est et partage une frontière avec la Russie et la Mongolie. La province couvre 473 000 km2,4,9 % du territoire de la Chine, et abrite une population de 38 millions d’habitants.
Première coopération entre Taiwan et la partie continentale dans une affaire criminelle
Ralentissement de l’innovation en pharmacie
En 2010, la valeur du marché pharmaceutique chinois a été estimée à 755,6 milliards de yuans, et les médicamentsde marque ont représenté une part de marché de moins de 30 %, contrairement à plus de 50 % dans les pays développés. Ces dernières années, les compagnies pharmaceutiques chinoises ont perdu du terrain sous l’impact de la concurrence étrangère. Un récent rapport publié par l’Association chinoise des entreprises comportant des investissements étrangers (CAEFI) indique que les compagnies américaines contrôlent 64 % du marché pharmaceutique chinois et que, mises ensembles, les dix plus grosses compagnies chinoises de ce secteur ne représentent pas plus de 5 % du total. Les spécialistes du domaine évoquent plusieurs raisons au scénario inquiétant qu’il affronte : l’investissement inadéquat en recherche et développement par les entreprises pharmaceutiques; un environnement de recherche dans lequel le mérite scolaire est mesuré par le nombre de mémoires publiés plutôt que par celui des produits commercialisables; et de la part du gouvernement, le manque de coordination rationnelle et de mesures d’encouragement.
Solide croissance financière
Quant aux services financiers non bancaires de la Chine, le WEF a noté des activités animées dans les assurances (5e place), le premier appel public à l’épargne (ire place) et les fusions et acquisitions (6e place), bien que l’activité de titrisation (45e place) «représente toujours un secteur à développer ».
L' indice indique que, malgré la crise financière, les économies asiatiques continuent de faire preuve de puissance en matière de croissance financière. Bien qu’ils n’aient enregistré «aucun changement en rendement absolu », les Etats-Unis occupent la première place, supplantant le Royaume-Uni qui est tombé à la deuxième place.
Chiffres éloquents
Un sondage du China Youth Daily montre que 95,7 % des Chinois croient que l’indice du bonheur dépend de la compétence du gouvernement local. Les répondants, à hauteur de 89,3 %, espèrent que l’indice sera inclus au processus de son évaluation. Quelques personnes interviewées se sont plaintes que des gouvernements locaux sont souvent préoccupés par la croissance du PIB et négligent les aspects psychologiques du bonheur de leurs citoyens.
Ces huit dernières années, le ministère de la Sécurité publique a fermé plus de 500 banques illégales qui effectuaient des transactions bancaires pour une valeur pouvant atteindre 200 milliards de yuans. En 2002, ce ministère a établi un service de lutte contre le blanchiment d’argent, et depuis lors, il a mis en place un système permettant de collaborer avec 23 organes du gouvernement, dont la Banque populaire de Chine, la Cour populaire suprême, le Parquet populaire suprême et la Commission de supervision bancaire de Chine.
Selon l’Association chinoise des fabricants automobiles, au cours des dix premiers mois de 2010, la Chine a produit 14,62 millions d’automobiles et en a vendu 14,67 millions, marquant respectivement des augmentations de 34,49 % et de 34,76 % par rapport à la même période de 2009. Les deux chiffres dépassent ceux de l’année 2009 dans son ensemble.
Le ministère de la Santé publique a révélé qu’à la fin du mois d’octobre dernier, 370 393 cas d’infection au VIHI/sida avaient été rapportés en Chine en 2010, et que, pour la même période, il y avait eu 68 315 décès résultant de cette maladie. Le contrôle montre que l’épidémie a progressé ces dernières années, mais à un rythme plus lent qu’auparavant. La croissance des infections a chuté à 9,3 % en 2009, alors qu’elle était à 16,8 % en 2008. Les chiffres pour les dix premiers mois de 2010 marquent une diminution de 1,4 % par rapport à la même période de 2009.
SUR LA VOIE RAPIDE DU CHANGEMENT.
La Chine dispose maintenant de 10 lignes du CRH. La ligne Beijing-Tianjin a été la première à avoir été mise en service, le1er août 2008, etla ligne Shanghai-Hangzhou, la sixième à l'avoir été en 2010. Unevitesse impressionnante de 350 km/h peutêtreatteinte, et le train passe par troisdistricts de Shanghai (Minhang, Songjiang et Jinshan) avant d'atteindre les villes de Jiaxing et Hangzhou (province du Zhejiang). Sept des neuf gares de cette ligne sont nouvelles - Songjiang Sud, Jinshan Nord, JiashanSud, Jiaxing Sud, Tongxiang, Haining Ouest etYuhang.
Quel impact ce nouveau réseau à grande vitesse aura-t-il sur la vie des chinois?
2011
L'été meurtrier du TGV chinois
Faille. La Chine fière de son TGV, elle voulait le vendre à la terre entière. L'accident de Wenzhou change la donne.
Le TGV, fleuron de la « technologie chinoise » est maintenant devenu le symbole de la faille d'une économie qui s'est emballée.
Pékin à, le 12 août 2011, fait le rappel de 54 rames en service sur le TGV de la ligne Pékin-Shanghai, ouverte il y a à peine un mois et demi. Le gouvernement central avait déjà décidé de suspendre tout nouveau projet lié au TGV . Il prévoyait aussi de réduire la vitesse de 50km/h, la baisse du prix des billets. Des mesures prises à la suite du tragique accident survenu le 23 juillet 2011.
La collision de deux rames, près de Wenzhou, dans la province du Zhejiang, à fait 40 morts et près de 200 blessés.
Le développement ferroviaire est une obsession chez les chinois. Un grand réseau ferré national germait déjà sous Sun Yat-sen il y a environ un siècle.
100% made in China ?
En décembre 2010, Pékin affirmait qu' une nouvelle génération de TGV avait pulvérisé le record du monde de vitesse : 486 km/h. Pour obtenir des marchés à l'étranger la Chine veut marquer les esprits avec son TGV qu'elle prétend 100 % made in China. Pékin ne peut plus tenir cette ligne car les médias ont montrés du doigt les technologies étrangères utilisées dans la construction des trains accidentés.
Ce n'est un secret pour personne que la « technologie » chinoise s'est inspirées des technologies de partenaires comme Alstom, Siemens, Kawasaki, Bombardier, qui surveillent avec attention les brevets déposés à l'étranger par les deux plus grands constructeurs chinois : CSR et CNR.
Au lendemain de la catastrophe Pékin a limogé trois hauts responsables du Bureau des chemins de fer de Shanghai. La sanction ne ne suffit pas à contenir la colère de l'opinion publique.
L'été meurtrier du TGV chinois
Faille. La Chine fière de son TGV, elle voulait le vendre à la terre entière. L'accident de Wenzhou change la donne.
Le TGV, fleuron de la « technologie chinoise » est maintenant devenu le symbole de la faille d'une économie qui s'est emballée.
Pékin à, le 12 août 2011, fait le rappel de 54 rames en service sur le TGV de la ligne Pékin-Shanghai, ouverte il y a à peine un mois et demi. Le gouvernement central avait déjà décidé de suspendre tout nouveau projet lié au TGV . Il prévoyait aussi de réduire la vitesse de 50km/h, la baisse du prix des billets. Des mesures prises à la suite du tragique accident survenu le 23 juillet 2011.
La collision de deux rames, près de Wenzhou, dans la province du Zhejiang, à fait 40 morts et près de 200 blessés.
Le développement ferroviaire est une obsession chez les chinois. Un grand réseau ferré national germait déjà sous Sun Yat-sen il y a environ un siècle.
100% made in China ?
En décembre 2010, Pékin affirmait qu' une nouvelle génération de TGV avait pulvérisé le record du monde de vitesse : 486 km/h. Pour obtenir des marchés à l'étranger la Chine veut marquer les esprits avec son TGV qu'elle prétend 100 % made in China. Pékin ne peut plus tenir cette ligne car les médias se sont pris aux technologies étrangères des trains accidentés. Ce n'est un secret pour personne que la « technologie » chinoise s'est inspirées des technologies de partenaires comme Alstom, Siemens, Kawasaki, Bombardier, qui surveillent avec attention les brevets déposés à l'étranger par les deux plus grands constructeurs chinois : CSR et CNR.
Au lendemain de la catastrophe Pékin a limogé trois hauts responsables du Bureau des chemins de fer de Shanghai. La sanction ne ne suffit pas à contenir la colère de l'opinion publique.
Les Chinois ne sont pas étonnés outre mesure du limogeage du ministre des Chemins de fer, Liu Zhijun. L'ancien dirigeant, dont on dit qu'il entretenait dix-huit maîtresses, est accusé d'avoir touché 108 millions d'euros de pots-de-vin. Un autre responsable, également suspendu aurait touché près de 2 milliards d'euros sur des comptes à l'étranger.
Il n'y a pas qu' en France et en Europe qu'il y a des pourris. Êtes-vous rassuré ?
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